Extraction d’Australie
Nous restons une petite semaine à Eden, savourant la fin de notre Bass Strait et le début de la remontée de la côte Est d’Australie.
Old Tom
Son musée maritime, l’Eden Killer Whale Museum nous attire. A l’énoncé de notre vie nomade – au fil de l’eau et du vent, nous obtenons l’entrée gratuite, et c’est grâce à ce passe de bienvenue que je peux aujourd’hui vous conter l’histoire d’Old Tom, un être respecté, aimé, commémoré et – controversé.
Jadis en Australie, quand l’homme blanc n’avait pas encore perturbé la vie des hommes vivant là depuis plus de 10’000 ans, le peuple aborigène entretenait une relation étroite avec la nature, quelque chose de l’ordre du surnaturel, difficile à appréhender pour un occidental que la « modernité » a élevé hors-sol.
A l’origine, les aborigènes étaient un peuple semi-nomade qui vivaient des ressources locales, prélevant le juste nécessaire à leur survie, moules, poissons et crustacés, puis poursuivant leur chemin le long de la côte australienne, laissaient derrière eux un midden (amas coquillier), une empreinte évanescente, une nature rendue à elle-même qui aurait tôt fait de se régénérer jusqu’à leur prochaine rencontre.
A Eden, dans la Twofold Bay, les aborigènes Yuin avaient une connexion particulière avec les mammifères aquatiques. Un chant était par exemple adressé aux dauphins et à l’appel de ce rite ancestral, ils apparaissaient, rabattant le poisson vers le rivage dans une pêche miraculeuse pourvoyant en nourriture les deux peuples.
Puis l’homme blanc est arrivé, dans un premier temps célébré comme le retour sur terre de leurs ancêtres morts, puis rapidement pris pour ce qu’il est, un prédateur de talent des ressources naturelles mises à sa disposition. Pour survivre à cette dramatique, inégale et meurtrière confrontation, certains aborigènes ont dévoyé la relation privilégiée qu’ils avaient avec leur mère salée, Gudu, l’Océan.
A cette époque, le commerce de la baleine était en plein essor avec de multiples applications, nourriture, éclairage publique (avec l’huile), charbon (avec les os), engrais, orviétan à diverses maladies…
Ainsi, au passage saisonnal des baleines, les aborigènes Yuin se sont servis des orques, le totem de leurs ancêtres, apprivoisés de génération en génération, pour les inciter à ramener dans la Twofold Bay les baleines transitant au large. A leur venue, les chaloupes des hommes blancs prenaient la mer avec les aborigènes à bord et les orques les tractaient sur le théâtre des opérations. Ces créatures intelligentes et féroces chasseurs, étaient alors appelées à se « battre » à leurs côtés.
Le mâle alpha, Old Tom, menait son clan à la bataille selon une stratégie bien rodée : isoler une baleine, l’empêcher de sonder, bondir et retomber lourdement sur son évent, répéter les agressions, la fatigue aidant, finir par la noyer.
L’accord sous-jacent de cette symbiose macabre était le suivant : les hommes disposaient de la chair mais laissaient les lèvres et la langue aux orques, un caviar dont ils raffolaient. Cet arrangement unique né des croyances et des liens tissés par le peuple aborigène avec leur habitat naturel s’est perpétué à Eden jusqu’en 1930, date à laquelle la chasse à la baleine pour son huile se termine dans la Twofold Bay (mais continue en Australie jusqu’en 1978).
Un événement qui signe l’arrêt de mort d’Old Tom devenu incapable de se nourrir par lui-même. Son cadavre famélique est découvert flottant au large. Il est rapatrié à Eden, nettoyé puis exposé dans ce qui deviendra l’Eden Killer Whale Museum.
Moruya River
Cliquer ici pour ouvrir notre Google Maps sur le début de la côte Est australienne entre Eden et Sydney.
29 mars 2022, nous quittons Eden. Le lendemain, nous entrons dans la Moruya River. Une navigation de 74 milles nautiques couverte en 15 heures et demi à la vitesse moyenne de 4,8 nœuds.
Un des nombreux franchissements de barres dans l’Etat du New South Wales.
La planche de bois d’Andrew (cf nos aventures à Port Albert) nous manque. On galère pour disposer correctement les pare-battages afin, suivant l’état de la marée, d’arriver à protéger L’Envol du quai. Heureusement, l’amplitude est faible et il n’y a pas de vague sur une rivière, sauf bien sûr quand un bateau à moteur passe sans ralentir mais c’est plutôt rare dans les parages.
Entre Congo et Tuross Head, la Bingi Dreaming Track.
Casey et Kimberly, un couple de trentenaires, viennent nous visiter au bateau. Ils sont curieux et intéressés par notre petit voilier et notre chemin de vie. Casey nous parle de ce navigateur australien, Serge Testa, que nous connaissons bien car le livre de son tour du monde sur un bateau de 3,6 mètres (!) nous a été donné par Sonia, l’infirmière qui s’est occupée de mon bras infecté à Magnetic Island. Nous sommes agréablement surpris car c’est rare qu’un australien soit attiré par la simplicité et le minimalisme.
Le jour de notre départ, Casey nous amènera un assortiment de viennoiseries confectionnées par la boulangère française (!) de Moruya. Merci Casey et Kimberly pour cette charmante attention !
Batemans Bay, Clyde River
4 avril 2022, nous sortons de la rivière Moruya pour entrer dans la rivière Clyde. Des vents faibles et erratiques nous décident à faire escale à Batemans Bay. Une navigation interminable d’à peine 22 milles nautiques couverte en 8 heures et demi à la vitesse moyenne de 2,6 nœuds.
Depuis sa maison sur les hauteurs, David nous a vus rentrer aux jumelles sur la Clyde River, il a déchiffré notre site internet sur le bordé du bateau, trouvé notre adresse email sur la page d’accueil et il nous écrit pour nous proposer les commodités de sa maison, lave linge, douche… Nous partageons un repas chez lui avec Sanya et il nous emmène visiter la capitale administrative d’Australie, la ville de Canberra. Merci David et Sanya pour votre accueil si chaleureux pendant cette semaine passée à Batemans Bay !
Mount Analogue (1985) est une peinture d’Imants Tillers (né en 1950 en Australie) constituée de 165 panneaux, une interprétation basée sur une peinture originale d’Eugene von Guérard’s « North-east view from the northern top of Mount Kosciusko » (1863).
Jervis Bay
11 avril 2022, nous mouillons pour la nuit dans la Jervis Bay au lieu dit du Hole in the Wall. Depuis Batemans Bay, une navigation de 53 milles nautiques couverte en 13 heures à la vitesse moyenne de 4,1 nœuds.
En tirant des bords dans la baie contre une brise instable et teigneuse pour venir chercher notre mouillage, la cadène fil de l’étai se rompt ! C’est la troisième rupture de ce type de cadène, les bas-haubans tribord et bâbord, et maintenant l’étai. Chaque fois selon le même mode opératoire, la partie externe de la cadène est cisaillée net au niveau du filetage et le fil en inox de 8 millimètres se déforme et s’ouvre sous la charge tout en continuant à faire le job, c’est-à-dire maintenir le mât bien droit, ouf !
Le palan de l’étai largable sera bien pratique pour reprendre la tension et soulager l’étai du Furlex le temps du changement de cadène. Comme la première rupture a eu lieu en allant à Mar del Plata, j’ai du stock à bord trouvé surplace en Argentine et je peux rapidement retomber sur mes pattes en trois heures de boulot. Arrivée la veille de nuit, nous levons l’ancre le lendemain matin à 11:30.
Sydney et Pittwater
Cliquer ici pour ouvrir notre Google Maps sur la ville et le port de Sydney.
12 avril 2022, départ de la Jervis Bay pour la mythique ville de Sydney via Port Hacking. Nous y faisons un mouillage intermédiaire pour laisser passer la nuit et nous permettre de profiter le lendemain d’une arrivée de jour dans le port de Sydney. Une navigation en deux tronçons pour un total de 97 milles nautiques couverts en 18 heures et demi à la vitesse moyenne de 5,2 nœuds.
Suite à une grève, nous avons la chance de bénéficier des transports en commun gratuits sur l’ensemble du réseau intra et extra-urbain de la ville de Sydney pour les vacances scolaires de Pâques. Nous en profitons pour faire deux fois l’aller-retour en train dans les Blue Mountains, des canyons bordés de falaises abruptes situés une centaine de kilomètres dans les terres à l’Ouest de Sydney. Le train part de la mer pour monter à plus de 1000 mètres d’altitude !
Vu depuis North Head : l’entrée du Sydney Harbour entre South et North Heads avec au fond et au centre de l’image les buildings du centre-ville.
Je récupère mon nouveau passeport sans difficulté au Consulat général de France dans le centre-ville de Sydney. Il y règne une certaine effervescence due aux expats venus en nombre faire leur procuration de vote pour l’élection présidentielle de ce mois d’avril.
Après une semaine à Sydney, nous poursuivons le 20 avril sur une petite trentaine de milles au Nord afin de toucher les eaux protégées de Pittwater où notre nouvelle chaîne de 6 millimètres nous attend avec impatience. En effet, la gestation du processus de refonte de la ligne de mouillage de L’Envol a débuté en Tasmanie sur la Tamar River neuf mois en arrière ! A Pittwater, c’est enfin l’occasion de rencontrer Jonathan Neeves, le spécialiste du mouillage qui nous a coaché et avec lequel nous avons correspondu par emails durant tout ce temps, merci Jonathan pour ton implication passionnée et bénévole !
Port Stephens et Broughton Island
C’est frustrant mais la météo ne nous permet pas de nous attarder à Pittwater ni même de partager un repas avec Jonathan et sa femme Joséphine, la chaîne de 8 millimètres est débarquée, celle de 6 prend sa place et le lendemain nous sommes déjà à Port Stephens. Une navigation rapide de 77 milles nautiques avalée en un peu plus de 12 heures à la vitesse moyenne de 6,2 nœuds.
Cliquer ici pour ouvrir notre Google Maps entre Port Stephens et le cap Byron qui marque l’extrémité Est du continent australien.
Nous ne restons qu’une seule journée mouillés dans la Shoal Bay, une journée dédiée à l’avitaillement du bateau en nourriture. Le 23 avril, nous tirons de laborieux bords en direction de Broughton Island, une dizaine de milles au Nord-Est de Port Stephens.
Laurieton, Camden Haven Inlet
24 avril 2022, il est presque minuit quand nous passons au culot – deux heures seulement après la marée basse – la barre du Camden Haven Inlet. Le souffle suspendu au verdict, le sondeur balbutiant, nous passons sans heurt !
Durant le premier quart de cette navigation, le contournement du Sugarloaf Point aura été particulièrement pénible, pétole et vents refusant défendaient l’endroit âprement mais ont brusquement cédé la place à une brise bien établie comme si une frontière invisible séparait ces deux parties de côte ! Une navigation de 71 milles nautiques couverte en un peu plus de 18 heures à la vitesse moyenne de 3,9 nœuds. On jette l’ancre devant la ville de Laurieton le 25 avril à minuit passé.
Un peu de nature pour nous, un peu de maintenance pour L’Envol :
Merci Fabienne pour les ressorts !
Iluka et Yamba, Clarence River
1er mai 2022, nous sortons du Camden Haven Inlet pour entrer le lendemain dans la Clarence River. A noter que notre trace aller sur sa barre d’entrée est un dangereux raccourci, mais que notre trace de sortie est correcte ! Depuis Laurieton, une longue navigation de 143 milles nautiques couverte en 29 heures et demi à la vitesse moyenne de 4,85 nœuds. Le East Australian Current qui descend la côte vers le Sud contre notre progression est par moment perceptible (Smoky Cape/Trial Bay). Nous doublons Coffs Harbour, un port d’entrée officiel en Australie souvent choisi par les voileux pour cet usage.
Gold Coast Seaway, Moreton Bay et Mooloolaba
7 et 8 mai 2022, après 5 jours passés sur la Clarence River, nous continuons notre progression vers le Nord via le cap Byron (qui marque l’extrémité Est du continent australien) puis la Gold Coast, ses voies navigables intérieures – le Gold Coast Seaway, et la mer intérieure de la Moreton Bay, jusqu’à la ville de Mooloolaba sur la Mooloolah River.
Cliquer ici pour ouvrir notre Google Maps sur le Gold Coast Seaway et la Moreton Bay.
Après le franchissement de nuit de la barre d’entrée du Gold Coast Seaway, une barre qui ne présente pas de difficulté particulière, nous prenons un mouillage de quelques heures afin d’attendre le jour dans un sommeil réparateur, et ceci avant d’affronter sous voiles la remontée du Seaway. Un dédale de canaux en eaux protégées encadré à l’Est par les 100 kilomètres juxtaposés des îles South et North Stradbroke puis Moreton et à l’Ouest par le continent australien.
Une navigation en deux tronçons pour un total de 183 milles nautiques couverts en 33 heures à la vitesse moyenne de 5,5 nœuds. Nous quittons l’Etat du New South Wales pour celui du Queensland et la mer de Tasman pour la mer de Corail.
Cliquer ici pour ouvrir notre Google Maps sur la ville de Mooloolaba.
A Mooloolaba, nous découvrons une plaque commémorant un exploit sportif. Le plus incroyable, c’est que Carina a partagé un repas à Puerto Williams (Chili) avec ce prêtre ukrainien juste avant qu’il ne se lance dans son projet fou de traverser l’Océan Pacifique à la rame, une navigation complétée en 5 mois !
Nous restons une semaine à Mooloolaba coincés par de fortes intempéries qui nous font redouter une crue de rivière. Des balises automatiques disposées le long des rivières australiennes diffusent en temps réel leurs données sur internet sous forme de graphes. Nous sommes contents d’avoir évité Brisbane car le bassin versant de sa rivière est à l’épicentre du phénomène.
Wide Bay Bar et Great Sandy Strait
17 mai 2022, quand les conditions nous le permettent enfin nous quittons la rivière Mooloolah pour une autre barre, délicate, alambiquée et en déplacement perpétuel, la Wide Bay Bar, qui donne accès à un deuxième réseau de voies navigables intérieures, le Great Sandy Strait, idéalement protégé entre les 125 kilomètres de Fraser Island et le continent australien.
Cliquer ici pour ouvrir notre Google Maps sur la Wide Bay Bar et le début du Great Sandy Strait.
Du fait de sa fréquentation, la Wide Bay Bar fait l’objet d’un suivi particulier et des waypoints de passage sont disponibles afin d’optimiser son franchissement. Corroborés par nos images satellites et motivés par les conditions de vent et de houle maniables, nous ignorons le mouillage derrière Double Island Point où un groupe de voiliers attend le jour et nous embouquons de nuit à 18:40 les deux milles de la Wide Bay Bar. La pleine lune gonfle nos voiles.
Tout se déroule conformément au plan. Nous mouillons une quinzaine de milles plus au Nord dans le Great Sandy Strait, à Garry’s Anchorage, un méandre de la côte Ouest de Fraser Island. Une navigation de 74 milles nautiques couverte en 15 heures à la vitesse moyenne de 4,9 nœuds.
Le lendemain, en chemin vers les Woocoonba Lagoons, nous découvrons la nature de Fraser Island entrain de récupérer timidement d’un incendie dévastateur.
19 mai à 8:00 AM, dans le passage de Reverse Tide Point, le « point haut » du Great Sandy Strait, L’Envol s’échoue durablement sur la colline. Nous sommes à peine deux heures après la marée basse, ce qui serait largement suffisant si nous n’étions pas à une cinquantaine de mètres à l’Est du lit du chenal. Je jette un bout d’ancre pour stabiliser le bateau et nous attendons.
9:30 AM, la marée a gagné 80 centimètres et les quilles se dégagent du fond. Nous hissons la grand-voile, je remonte l’ancre, et c’est reparti pour une courte navigation à rebours du courant. Nous mouillons à South White Cliffs, toujours sur la côte Ouest de Fraser Island, pour laisser passer (encore une fois) un épisode de mauvais temps bien pluvieux. Nous sommes une douzaine de milles plus au Nord dans le Great Sandy Strait.
Port Clinton
Cliquer ici pour ouvrir notre Google Maps entre le Great Sandy Strait et Port Clinton.
22 mai 2022 à 3:30 AM, PM+1H, départ avec le jusant dans le Great Sandy Strait. Nous en sortons 5 heures et demi plus tard. A 14:15, nous croisons notre route de 2019 au large de Bundaberg, nous bouclons ainsi notre tour d’Australie initié trois ans plus tôt. Un périple de plus de 10’000 milles nautiques principalement appuyé par le vent dans les voiles puisque seulement trois bidons de 30 litres d’essence ont été utilisés pour le moteur hors-bord.
Nous sommes maintenant sur nos traces, en terrain connu jusqu’au cap York, une situation unique et bien commode car le travail d’exploration a déjà été fait. Le Great Barrier Reef commence bientôt et nous allons naviguer sous son couvert protégés de la houle du grand large.
Pour rappel, nos articles de 2019 qui relatent nos navigations à partir de Bundaberg débutent ici : Virage à 180°.
Cette fois, nous évitons Gladstone et The Narrows en passant au large à l’Est de Curtis Island. Jour 1, en 24 heures, nous avalons 156 milles nautiques à la vitesse moyenne de 6,5 nœuds.
Gros temps au large de Great Keppel Island
23 mai, quand nous passons au large, à l’Est de Great Keppel Island, le vent de SSE s’est établi à 30 nœuds, plus fort que la prévision et plus inquiétant, la mer continue à se creuser de manière inhabituelle. Il semble qu’un retour de jusant s’oppose au vent. Avec les voiles en ciseaux, 3 ris et un bout de génois, L’Envol part au surf en permanence, parfois à 12-15 nœuds !
Les conditions ne donnent pas l’impression de vouloir se stabiliser. La fatigue et la crainte de finir par planter l’étrave dans une vague nous décident à altérer notre course pour aller chercher un abri à Port Clinton, un estuaire sauvage et inhabité, environné de mangrove. En nous rapprochant de la côte nous touchons 36 nœuds dans les rafales mais le flot nous emmène et la mer devient plus maniable. Jour 2, en un peu moins de 11 heures, 73 milles nautiques sont couverts à la vitesse moyenne de 6,8 nœuds.
Résultat de cette navigation éprouvante ou simple hasard, mon infection bactérienne aiguë (cellulite) est de retour (cf mes déboires de santé à Magnetic Island). Cette fois c’est mon genou droit qui est gonflé comme une pastèque, on démarre les antibiotiques trois fois par jour pour 10 jours de traitement. C’est la sixième occurrence de cette affection : trois fois sur la rivière Tamar (genou droit x2 et bras gauche) et une fois à Sydney (genou gauche), le mystère reste entier !
Port Newry et Victor Creek (Seaforth)
Cliquer ici pour ouvrir notre Google Maps entre Port Clinton et Townsville.
A Port Clinton, les forts courants de marée du South Arm dressés contre des vents tempétueux ont fait tourner L’Envol sur son ancre comme une toupie pendant 48 heures !
26 mai 2022, départ de Port Clinton pour Port Newry via Curlew Island. Nous y faisons un mouillage intermédiaire (comme en 2019) pour profiter de quelques heures de sommeil sur des eaux plates. Nous relançons L’Envol le lendemain à 3:30 AM afin d’optimiser les courants dans la deuxième partie du trajet quand nous passerons à proximité de la ville de Mackay où les coefficients de marée atteignent quatre mètres (6m en vives eaux). Une navigation en deux tronçons pour un total de 150 milles nautiques couverts en un peu plus de 28 heures à la vitesse moyenne de 5,3 nœuds.
Cliquer ici pour ouvrir notre Google Maps sur Port Newry et Victor Creek.
Au fond sur l’horizon, on distingue les premières îles Whitsunday dans le Sud de l’archipel.
Retour sous les tropiques avec la dégustation symbolique d’une noix de coco.
Townsville
30 mai 2022, départ de Port Newry pour la ville de Townsville. On ne peut décemment pas passer par les Whitsunday Islands sans les honorer de quelques escales, alors nous nous arrêtons pour passer la nuit aux mouillages de deux îles que nous n’avons pas visitées en 2019, Goldsmith et Thomas Islands.
Cliquer ici pour ouvrir notre Google Maps sur les Whitsunday Islands.
Le 1er juin, je comble une lacune de notre précédent passage dans ces parages en empruntant The Narrows entre Long Island et la côte australienne, puis nous délaissons la sympathique ville d’Airlie Beach et la Pioneer Bay pour faire un dernier mouillage intermédiaire à Double Bay par défaut de vent. Le 2 et 3 juin, nous naviguons non stop jusqu’à Townsville où nous mouillons au Duck Pond. Une navigation en quatre tronçons pour un total de 196 milles nautiques couverts en 44 heures et demi à la vitesse moyenne de 4,4 nœuds.
A Townsville, nous retrouvons Greg et Alana, leur fils Sam, sa femme Jess, et leur petit-fils Henry qui vient d’accomplir un an. Chouette de revoir ce couple à qui on doit la qualité de notre séjour à Beauty Point et au Tamar Yacht Club, on vous souhaite pleins de bonnes navigations sur Saltonay !
Cairns et Smiths Creek
Cliquer ici pour ouvrir notre Google Maps entre Townsville et Cairns.
5 juin 2022, départ de Townsville pour la ville de Cairns. Nous faisons deux mouillages intermédiaires sur le trajet, à Great Palm Island et North Brook Island. Une navigation en trois tronçons pour un total de 169 milles nautiques couverts en un peu moins de 44 heures à la vitesse moyenne de 3,9 nœuds. Nous atterrissons à Cairns le 8 juin à 1:30 AM après une remontée du Trinity Inlet puis de Smiths Creek entièrement au louvoyage jusqu’à la prise de la bouée !
Cliquer ici pour ouvrir notre Google Maps sur la ville de Cairns et Smiths Creek.
Changement à flot du dormant de L’Envol dans Smiths Creek
Malgré le permis de naviguer de trois ans alloué au bateau expirant mi-juin, la police des frontières nous donne sans difficulté la permission spéciale de rester à Cairns jusqu’à la fin des travaux. Une tâche qui nous prendra un mois du fait des délais de livraison des pièces détachées.
Merci Joe et Loc, sans vous on y serait encore !
Le remplacement du dormant de L’Envol a fait l’objet d’un appel aux dons.
Joe nous introduit aux volontaires du jardin communautaire qu’il préside. Nous y partageons plusieurs repas conviviaux et grâce à Bete et lui nous repartons de Cairns les mains pleines de produits frais, merci les amis !
Départ d’Australie le 6 juillet 2022 pour 1’320 milles nautiques et 10 jours de navigation non-stop jusqu’à Banda Neira en Indonésie via le cap York et le détroit de Torres.
A suivre…
L’Australie en chiffres
Un tour du continent australien effectué dans le sens antihoraire via la Tasmanie
entrée à Bundaberg, sortie à Cairns
du 15/06/2019 au 6/07/2022, trois ans d’escales et de navigations
10’775 Mn dont 222 Mn au moteur
2’427 heures de navigation réparties sur 250 jours navigués dont 66 nuits en mer
soit 22,4% du temps passé en navigation et 77,6% à l’escale
70 barres de rivière ou passages critiques franchis
(NDLR : une entrée/sortie de rivière compte pour 1)
58 îles, 233 mouillages
97,9% à la voile
vitesse moyenne : 4,44 Nds
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Références
- Pour les navigateurs désirant explorer l’Australie en voilier 2’359 waypoints de mouillages et d’aides à la navigation sont disponibles dans notre Boutique.
- La trace GPS du bateau, nos traces GPS à terre (en trek, en stop…) et nos waypoints d’escales en Australie sont visibles et téléchargeables gratuitement à partir de cette carte du voyage interactive. Sur un fond d’images satellites, vous pouvez zoomer, vous déplacer et cliquer sur les traces et les escales de L’Envol pour obtenir plus d’information.
- L’histoire de notre tour d’Australie en 20 articles :
www.intothewind.fr/category/tour-daustralie/ - L’histoire de notre tour de Tasmanie en 31 articles :
www.intothewind.fr/category/tour-de-tasmanie/ - Incluant des articles supplémentaires avec notamment l’escale technique à Nouméa pour préparer l’Australie et les « letters in a bottle » de Carina :
www.intothewind.fr/tag/australie/
Publié le 7/02/2023 depuis la bibliothèque, ville de Knysna, Afrique du Sud, Ouest Indien, GPS 34 2.09 S 23 2.9 E
Article mis à jour le 7/07/2023 depuis L’Envol, rio Paraiba, village de Jacaré, proche villes de Cabedelo et de Joao Pessoa, Brésil, GPS 7 2.2 S 34 51.46 W
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