Cap Leeuwin et côte Sud
Stats Australie :
Position : Middle Island
Arrivée : 28/11/2019
Distance parcourue : 5’425 Mn
Temps passé : 166 jours
Moteur : 128 Mn
Mouillages : 98
Visa restant : 200 jours
Les horaires sont en heure locale du Western Australia (UTC+8), formatés sur 24 heures
Cap au Sud introduit cet article.
Jour 1
> Dimanche 17 novembre 2019
> 24h de navigation
> 91 Mn dont 84 Mn sur la route directe
> 3,8 Nds de vitesse moyenne
> 8,1 Mn au moteur
Hamelin Bay semble assez touristique si l’on considère le nombre de voitures et de personnes qui déambulent sur la plage. Quelques bateaux sur bouées ou à l’ancre complètent ce tableau de carte postale au parfum de vacances à la mer.
Après 18 heures de pause, départ à 1:40 du matin synchronisé avec le retour du vent. Cap au SE tribord amure. Au petit jour nous doublons le fameux cap Leeuwin (ou cap Lioness) sur un bord de près serré dans des vents légers. Il matérialise la fin de la côte Ouest (océan Indien) et le début de la côte Sud d’Australie (Southern Ocean). C’est aussi un des trois caps que les bateaux en course sans escale autour du monde doivent doubler. D’Est en Ouest, le premier des trois est le célèbre cap Horn au Sud de l’Amérique du Sud, ligne de démarcation imaginaire entre les deux grands océans ; le deuxième, le cap Leeuwin permet de doubler l’Australie par son Sud, ce que nous venons de faire ; le troisième, le cap de Bonne Espérance marque le Sud de l’Afrique du Sud et la fin de l’océan Indien avec le retour dans l’Atlantique.
Les australiens à l’honneur :
Jon Sanders
Serge Testa
Les tourdumondistes, engagés dans un voyage au long court, s’affranchissent du passage du cap Horn en empruntant le canal de Panama ou les canaux de Patagonie dans notre cas ; ils évitent généralement le délicat cap Leeuwin en préférant embouquer le détroit de Torres au Nord d’Australie, porte d’entrée naturelle sur l’Indonésie ; mais au contraire de ses deux confrères, le passage du redouté cap de Bonne Espérance est plus que jamais requis du fait de la piraterie autour du canal de Suez, tout les équipages ayant bouclé la boucle, avec ou sans escale, partagent donc ce souvenir mémorable !
7 heures de près sous gennaker entre Leeuwin et D’Entrecasteaux Point
Le vent faiblit et refuse, le gennaker prend le relais du génois. Nous sommes toujours tribord amure avec le pilote réglé en mode régulateur d’allure entre 50 et 60 degrés du vent suivant sa force. Si près du vent, le gennaker sort de son domaine d’utilisation, son guindant en souffrance se dégonfle par intermittence. Malgré tout nous maintenons une vitesse correcte tout en repoussant le spectre du moteur. Conséquence, il faut amortir chaque petite survente en jouant de l’écoute de GV afin de lisser les efforts et limiter la prise de gîte. Les fluctuations du vent en force sont corrélées à une variation de sa direction de plus de 20 degrés : refusant SSE quand il mollit – la composante de brise devenant prépondérante – adonnant SSW quand il reprend. La trace du bateau semble ivre et nous nous écartons peu à peu de la route directe. L’après-midi s’écoule ainsi.
En fin de journée nous repassons sous génois afin de mieux piper dans le vent et espérer passer le prochain cap sur le même bord. A la tombée du jour on accuse 2 milles de dérive au Nord de la route directe et nous devons louvoyer pour doubler D’Entrecasteaux Point.
A la nuit la situation devient caricaturale, le vent évanescent bascule instantanément de plus de 40 degrés toutes les 5 minutes, cadençant à un rythme infernal les virements de bord, la trace ressemble à un électrocardiogramme ! Décidemment la brise et le vent météo ne se mélangent pas dans les parages ! Le vent inférieur à 4 nœuds ne nous permet même pas de tirer avantage de la situation car notre vitesse trop faible nous fait beaucoup trop dériver. Peu avant minuit le vent tombe et le moteur prend le relais à faible régime pour le reste de la nuit. Nous sommes un peu pressés par le temps car un front froid doit nous passer dessus le mardi 19 au soir, de plus la prévision météo qui annonçait du SW léger pour aujourd’hui dimanche se trouve en fait en compétition avec la brise : au lieu d’évoluer au travers nous sommes confinés entre près serré et louvoyage ! Pour finir, demain lundi, c’est pétole !
Jour 2
> Lundi 18 novembre 2019
> 19 heures 45 de navigation
> 79 Mn dont 73 Mn sur la route directe
> 4 Nds de vitesse moyenne
> 17,3 Mn au moteur
Le cap s’infléchit progressivement à l’Est. Malgré quelques tentatives de poursuivre sous voiles, le moteur se prolonge jusqu’à 7:00 du matin. Conformément à la prévision, il n’y a pas de vent météo mais le ciel nuageux de la veille se dégage peu à peu laissant à la brise la possibilité de s’exprimer. Nous profitons brièvement d’une fin de brise de terre (NE) bâbord amure puis dans une bascule rapide la brise de mer (SE) s’établit sur notre tribord. D’abord faiblarde nous donnant 3 nœuds de vitesse à peine elle prend de l’ampleur à midi et c’est à bonne allure au bon plein que nous accumulons les milles accélérant peu à peu jusqu’à 6 nœuds. A 17:00 elle faiblit avec le soleil et commence à refuser. Dommage il nous manque quelques milles pour passer le West Cape Howe sur le même bord. Un bref louvoyage pour le contourner et nous plongeons derrière lui dans la Torbay toujours au près (tribord amure) car la brise a déjà tourné ENE tout en reprenant de la vigueur.
Grâce aux images satellites qui suppléent à la fois au manque de visibilité du fait du lever tardif de la lune et à l’absence de sondes de profondeur dans OpenCPN et Navionics, nous négocions sans trop de difficultés l’étroiture sinueuse qui mène au mouillage. On jette l’ancre à 21:20 dans l’enceinte naturelle formée par le continent au Nord et à l’Est, l’île de Mutton Bird au Sud et Shelter Island à notre Ouest. Depuis Hamelin Bay, c’est le seul mouillage abrité de toutes les directions de vent et, jusqu’à un certain point, de la houle. Une escale bienvenue pour prendre un peu de repos et atterrir de jour demain à Albany avant l’arrivée du front froid.
Jour 3
> Mardi 19 novembre 2019
> 6 heures 45 de navigation
> 28 Mn sur la route directe
> 4,1 Nds de vitesse moyenne
> Pas de moteur
Départ à 10:00 du matin, nous quittons le mouillage à la voile au portant. Cap au SE. Contournant Shelter Island nous sommes au près serré mais rapidement le vent de SSE tourne au SSW et nonobstant une courte période d’une trentaine de minutes dans un dévent refusant, nous tenons une route directe tribord amure au petit largue mais à vitesse réduite due au vent faible. A 12:30, nous touchons les prémisses de la dépression, 2 ris sont pris dans la GV, le bateau accélère au bon plein. Tournant Peak Head, le vent retombe tandis que nous abattons au largue toutes voiles dehors. Le ciel bâché, les nuances de gris et les imposantes falaises de granite de Stony Hill nous rappellent la Patagonie.
Contournant Bald Head, nous changeons d’amure. Cap au NW. L’endroit est réputé pour ses effets venturi en provenance de la péninsule Flinders. Nous la longeons manifestement d’un peu trop près et/ou sommes trop toilés car le vent nous tombe dessus en rafales arcboutant L’Envol sous la charge. Le bateau pris de hoquets avance par à-coups toniques, tantôt bousculé par le travers, tantôt culbuté au grand largue. Ce mauvais traitement ne dure pas, passé Limestone Head, Éole lunatique, sans plus d’entraves sur son passage, retrouve son flegme placide.
Nous choisissons de rallier Oyster Harbour au Nord du King George Sound plutôt que le Princess Royal Harbour à l’Ouest, ce dernier bien que donnant sur le front de mer de la ville d’Albany est exposé aux vents du troisième quadrant (Sud à Ouest) typiques d’un front froid. A Oyster Harbour on bénéficiera d’une excellente protection tout en étant à portée de stop de la cité. Cela étant décidé, nous devons boucler les 7 milles qui nous séparent encore de notre atterrissage avant que les vents de SSW ne tournent (par l’Ouest) au NW prédisant le passage éminent de la perturbation.
Le front de SW en lui-même ne nous inquiète pas, il n’est prévu que pour le lendemain matin. Nous sommes par contre en concurrence avec la bascule de vent préliminaire, une composante Ouest signifierait déjà pour nous le retour du près serré sinon du louvoyage. Nous sommes pour l’instant au travers bâbord amure dans un régime de SW.
En approche du chenal d’Oyster Harbour nous prenons 2 ris dans la GV. Le passage est bien balisé mais étroit et débouche dans un vaste étang peu profond. Il faudra trouver rapidement notre place entre bateaux sur bouées, faibles profondeurs et emprise du chenal afin de poser l’ancre, si possible à la voile, au plus proche du Small Boat Harbour d’Emu Point.
Le hasard fait que nous embouquons le chenal à l’étale et que le vent nous accorde maintenant un WSW encore maniable, en conséquence nous pouvons dérouler le chenal sous voiles. Quand il s’incurve au NW nous sommes au bon plein, notre allure la moins arrivée du jour (départ mis à part). Une fois dans la place, on fait quelques tours afin d’appréhender la logique de l’endroit puis on jette l’ancre dans 3 mètres d’eau en bordure de chenal et de bateaux sur corps morts. Nous sommes à 750 mètres du lieu de débarquement, il faudra s’arranger avec la brise pour parcourir cette distance à la rame.
Jour 4-6
> Du mercredi 20 au vendredi 22 novembre 2019
> 72 heures au mouillage
Oyster Harbour nous plaît, il y règne une tranquillité sauvage qui trouve écho en nous. Green Island sur notre arrière immédiat abrite une colonie de pélicans, étonnant de voir ces volatiles patauds et lourds faire du soaring sur la contre-pente de l’île ! On retrouve durant cette escale la couleur verte, se délectant d’arbres et de forêts après le désert rouge de la côte Ouest ainsi qu’un climat plus frais qui nous fait beaucoup de bien. On profite de la bibliothèque très fonctionnelle d’Albany pour étendre encore le champ de nos images satellites et recueillir plus d’information pour la suite.
C’est en cherchant un emplacement pour laisser notre annexe que nous faisons la connaissance de Darren Russel. C’est lui qui s’occupe de mettre les bateaux au sec au Small Boat Harbour d’Emu Point. Il possède un travel lift récent pour cet usage mais son métier de cœur c’est la menuiserie, charpentier de marine, il a un atelier complet pour le travail du bois. Je reconnais facilement toutes les machines outils car mon père, qui partage cette passion, a les même dans son atelier.
Darren a presque fini de retaper Baudin, un sloop en bois de 12 mètres, pour un prochain départ dans 2 ans. En attendant il navigue en local et justement il vient de rentrer de l’archipel des Houtman Abrolhos. Invités à bord, impossible de ne pas noter l’intelligence et le professionnalisme de la construction, un espace ouvert, blanc et lumineux qui contraste avec les intérieurs en bois sombre des bateaux anciens.
Avec son métier, il a plein d’histoires cocasses à raconter, comme ce bateau secouru pas moins de 5 fois entre Fremantle et Albany ou bien ce russe de 67 ans engagé sur la 50e Golden Globe Race, une régate en solo non stop autour du monde, qui avec sa coque pleine de coquillages avançait à la vitesse d’un nœud (le bateau est toujours là sur le terre-plein), comment sur un voilier coulé suite à un incendie, il a démonté par tranches de 10 minutes une hélice Max-Prop dans 50 mètres de fond…
Carina lui donne le livre « The Wreck of the Barque Stefano » qui raconte l’histoire d’un naufrage sur la côte Ouest australienne dont la préface, découvre-t-il, est écrite par l’ex-propriétaire de son bateau Baudin !
Le nom du bateau fait honneur à l’explorateur français méconnu Nicolas Baudin qui a exploré la côte Ouest et Sud d’Australie à des fins scientifiques (1800-1803). Cette expédition qui a rencontré un grand succès avait aussi pour objectif de ramener des spécimens exotiques de plantes et d’animaux (cygnes noirs, émeus) pour le jardin de Joséphine, la femme de Napoléon.
Darren nous confirme le caractère inhabituel des vents pour l’époque, la saison de voile est normalement terminée depuis début novembre, des vents forts d’Est (sur notre route) devraient déjà occuper la place. La prochaine période favorable est en mars, date à laquelle il a prévu d’explorer l’archipel de la Recherche. Il nous recommande ses mouillages préférés entre Albany et Daw Island, dernière île et dernier stop avant la traversée d’Ouest en Est de la Great Australian Bight, une navigation emblématique de plus de 500 milles sans abri.
Dans 7 jours le fichier Grib de prévision météo nous laisse entrevoir une fenêtre potentielle pour la franchir. Certes c’est encore loin dans l’éther isobarique mais un anticyclone dans les quarantièmes semble vouloir traverser la Bight en prenant son temps. Nous pourrions nous joindre à sa migration orientale en empruntant les vents de Sud à SW de son flanc Est. Dans cette éventualité, nous avons une semaine de vents variables à négocier au mieux pour nous positionner. En effet, nous devons au préalable rejoindre la prochaine ville d’Espérance, 220 milles à notre ENE puis Daw Island, 120 milles à l’Est. En supposant que les vents nous permettent de tenir un tel programme – 50 milles journaliers à couvrir en moyenne – il est clair que nous ne pourrons qu’effleurer l’archipel de la Recherche. Néanmoins c’est une chance qui s’offre à nous car beaucoup d’équipages n’ont pas eu d’autre choix que de traverser la Great Australian Bight avec le front d’une dépression, c’est-à-dire dans des vents forts, de la pluie et des grains.
Cette nuit la houle apportée par le front froid du mercredi 20/11 commence tout juste à retomber sous les 4 mètres, demain quand nous quitterons le giron protecteur d’Oyster Harbour elle sera devenue maniable avec moins de 3,5 mètres.
Jour 7
> Samedi 23 novembre 2019
> 8 heures 50 de navigation
> 31 Mn dont 24 Mn sur la route directe
> 3,5 Nds de vitesse moyenne
> 4,1 Mn au moteur
Départ à 10:00 du matin. Excepté 80 mètres au moteur nous parvenons à nous extraire d’Oyster Harbour au louvoyage dans la brise naissante. Le chenal ne fait que trente mètres de large mais le jusant nous embarque avec lui optimisant nos virements de bord. Puis le cap est mis à l’Est au louvoyage dans King George Sound. A 15:00, le contournement du Cap Vancouver nous met sur notre route directe au NE en direction de la Waychinicup River mais le vent nous lâche peu à peu. On s’accroche durant 7 milles puis le moteur vient suppléer à nos vains efforts.
L’approche et l’entrée de la rivière Waychinicup
L’entrée de la rivière est sensible à la houle qui peut en interdire l’accès. Avec 3 mètres de houle nous devons arriver avant la nuit pour pouvoir apprécier la situation et décider en conséquence. Elle s’avère clémente et nous embouquons le goulet entre les rochers orangés. Les vagues rebondissent sur les escarpements créant une mer confuse tandis que L’Envol se fraye un passage dans l’écume.
19:00, les faibles profondeurs ne permettent pas d’aller bien loin, il faut se contenter de mouiller peu ou prou dans l’axe de l’entrée. L’endroit est si restreint qu’il n’est pas aisé de composer avec le cercle d’évitement de la chaîne autour de l’ancre. Nous dormons bien dans cet écrin de nature aux eaux plates. Demain la houle aura diminué, la sortie n’en sera que plus sereine.
Jour 8
> Dimanche 24 novembre 2019
> 24h de navigation
> 129 Mn sur la route directe
> 5,4 Nds de vitesse moyenne
> 1,8 Mn au moteur
Départ à 8:30 du matin. Cap à l’ENE au grand largue les voiles en ciseaux sous un ciel bâché. En milieu de journée, le vent (SSW) prend de l’ampleur. En fin d’après-midi il devient rafaleux au gré des passages de nuages puis refusant peu à peu, le génois reprend sa place sous le vent partiellement enroulé, nous sommes tribord amure au largue. Peu avant la tombée du jour 2 ris sont pris dans la GV.
Le vent continue sa rotation au Sud, nous évoluons autour du travers toute la nuit. Faiblissant progressivement, le génois est déroulé puis les ris sont lâchés dans la GV. A 7:00 du matin, passage à vide durant 15 minutes annonçant un changement de vent, la mer secoue le gréement, le moteur aide à stabiliser le bateau. Le vent reprend au SSE, plus faible, nous sommes maintenant au petit largue (tribord amure), la baisse du vent est en partie compensée par notre vent apparent.
Jour 9
> Lundi 25 novembre 2019
> 12 heures 30 de navigation
> 63 Mn sur la route directe
> 5 Nds de vitesse moyenne
> 20 mètres au moteur
Même cap au ENE, la journée se passe tribord amure au petit largue. En fin d’après-midi le vent refuse au SE et nous passons au bon plein. Avec la nuit il devient erratique en force et direction, on avance par à-coups, par moment au près serré. En approche d’Esperance, un champ de cray pots nous impose une vigilance accrue dans le balcon avant, la frontale visée sur le crâne. Il est temps d’arriver avant que le vent ne bascule à l’Est (sur notre route) tout en mollissant. Nous atterrissons à Esperance à 21:00 avec la satisfaction d’avoir exploité ce créneau de vents refusants à 100%.
Jour 10
> Mardi 26 novembre 2019
> 17 minutes de navigation
> 0,1 Mn au moteur
Le matin, on réalise que la bouée prise de nuit est une bouée de signalisation inapte à tenir un bateau, on aurait aussi bien pu se réveiller sur la jetée du Taylor Street Landing ! Nous avons la journée pour explorer Esperance, faire quelques courses, une corvée d’eau, un brin d’internet à la bibliothèque et prendre une douche.
Il y a un trek intéressant à faire sur le flanc Nord du mont Le Grand de l’autre côté d’Esperance Bay. Parfait, la journée de demain n’est pas navigable du fait d’un coup de vent de SE sur notre route. Moins cool, il faut faire les 13 milles de jonction cette nuit.
Départ à 23:30, juste après un épisode venteux d’Est.
Jour 11
> Mercredi 27 novembre 2019
> 6 heures de navigation
> 16 Mn dont 13 Mn sur la route directe
> 2,7 Nds de vitesse moyenne
> 1,4 Mn au moteur
Une navigation laborieuse dans une brise de terre très légère d’ENE basculant par moment ESE sur notre route. 5:40 du matin, il fait jour quand nous prenons la bouée du mouillage d’O’Brien’s Beach au Nord du cap Le Grand.
Jour 12
> Jeudi 28 novembre 2019
> 11 heures de navigation
> 60 Mn sur la route directe
> 5,5 Nds de vitesse moyenne
> Pas de moteur
6:25 du matin, dans le contournement du cap Le Grand nous sommes au louvoyage dans un vent de SE avec 1 ris dans la GV. On laisse sur tribord le Murray Rock et Cliff Island. Le cap Le Grand doublé, nous faisons route directe plein Est au près serré tribord amure, le ris dans la GV est lâché. Nous empruntons le canal entre New et Ram Islands, peu après le vent adonne au SSE sur le bon plein.
Nous naviguons au cœur de l’archipel de la Recherche, laissant successivement à moins d’un demi-mille : Rob Island, Roy Island et une île sans nom sur tribord, le groupe des Tory Islands à bâbord, Outtrim Reef, Pratt Barlow Reefs et York Rock sur tribord, Mart Rock, un écueil sans nom, Slipper Island et Sail Rock sur bâbord, Westall Island, Brewis Island, Palmer Reef, Dailey Island et Pearce Rock sur tribord. Pendant une cinquantaine de milles, pas moins de 16 écueils jalonnent le corridor que nous empruntons, il ne faut pas s’endormir dans les parages !
A 17:00, nous plongeons derrière Goose Island dans la baie du même nom en direction du mouillage Est de Middle Island. Final tranquille au louvoyage, on jette l’ancre à 17:30 tout proche de la plage.
Le dernier Grib nous désole un peu car il écorne notre belle fenêtre, l’anticyclone accélère sensiblement la marche ! Et comme son centre prend la même trajectoire que nous, s’il nous rattrape nous serons déventés. Nous devons arriver avant lui de l’autre côté de la Bight. Les vents commencent à baisser le 3/12 à minuit, c’est notre date butoir. Visant Memory Cove à l’Ouest du golfe Spencer sur le flanc Est de la péninsule Jussieu nous avons 640 milles à couvrir. A une vitesse moyenne de 140 milles par 24 heures – probable vu le vent musclé et l’allure autour du travers qui nous attendent – il nous faut 4 jours et demi, soit un départ le 29/11 avant midi, c’est-à-dire demain.
Tant pis pour Daw Island, nous partirons de Middle Island. Cette option présente l’avantage de moins serrer le vent de Sud (5 Beaufort) dans le près du premier jour, en effet Middle Island est un demi-degré plus au Sud que Daw Island.
A suivre…
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La trace GPS du bateau, nos traces GPS à terre (en trek, en stop…) et nos waypoints d’escales en Australie sont visibles et téléchargeables gratuitement à partir de cette carte du voyage interactive. Sur un fond d’images satellites, vous pouvez zoomer, vous déplacer et cliquer sur les traces et les escales de L’Envol pour obtenir plus d’information.
Publié le 7/02/2020 depuis le mouillage de Risby Cove, village de Strahan, Macquarie Harbour, île de Tasmanie, Tasmania, Australie, GPS 42 9.26 S 145 19.91 E
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