Vigo : un dégolfage mouvementé…
Merci à Rodrigue pour ses photos…
… et pour son texte plein d’humour :
Par quoi ça commence un voyage ? Par du stress déjà.
Jeudi 24 octobre, Lyon :
Je suis chez moi à la guillotière, il et 12H2O, mon train est à 13h05, je dois encore prendre mes billets sur internet, garer la voiture dans un endroit gratuit, aller jusqu’à la gare et accessoirement finir mes affaires. Les billets pris, la voiture garée dans la cour (pardon les voisins), la porte de l’apart se referme sur une nouvelle aventure qui commence.
Je rejoins péniblement la station de tram avec mes 4 sacs !!! Du matériel que j’emmène pour Christophe, de la confiture de ma chère maman, un harpon, mon sac.
J’arrive à Part Dieu en nage. TGV jusque Paris Gare de Lyon, métro jusqu’à Montparnasse : je suis tellement chargé que le passage dans les bornes étroites du métro s’apparente plus à une bonne vieille mêlée, seule technique efficace pour franchir l’obstacle.
TGV encore jusqu’à Rosborden, avant Quimper. Il est 21h30 il n’y a plus de bus pour Concarneau. Je demande à des voyageurs s’ils peuvent m’emmener, ça tombe bien ils y vont. Arrivée au port sous la pluie. Henri m’aide à embarquer les sacs sur le bateau.
Ca y est l’aventure peut commencer.
Les 4 jours qui suivent se placent sous le signe de la météo : on attend un créneau !!! 3 autres gros voiliers de l’association de voile des Glénans partagent cette attente.
Du coup on bricole : changement de la poignée du lavabo qui n’était pas pratique, carénage de la coque du bateau en combine de plongée avec une éponge, cinéma (Gravity) sous des trombes d’eau, et rencontre de gens : un patron de resto qui possède un crevettier à Madagascar, l’épouse d’un gardien de phare, François le clochard qui veut faire le tour du monde en solitaire sans escale, une monitrice de plongée qui mettra peut être ses semelles sur l’Envol aux caraïbes, Laurent le constructeur des voiles…
Lundi 28 octobre :
Le créneau se confirme pour ce soir 17h, les Glénans partent avec nous.
Les amarres sont largués ça y est on s’en va. La ville close de Concarneau s’éloigne.
Direct, la houle nous saisit tout fringants que l’on est. J’avais mis les bottes, le pantalon ciré et le gore tex. Je pensais que la veste ciré était de trop, au bout de 5min, une vague décide de se loger dans ma botte droite (le bateau est gité : penché sur le côté droit, donc nous on est assis côté gauche). Par où elle est rentrée ? soit entre la botte et le pantalon soit par la veste. Bref j’ai la jambe droite trempée.
Maintenant la pluie s’en mêle.. le vieux gore tex résiste tant qu’il peut, mais je suis rapidement trempée. Réflexion faite j’aurais du mettre le ciré.
Je finis mon quart au bout de 2h. Je rentre me changer, Christophe est à la barre. Les vagues s’intensifient, ça remue sérieusement là-dedans. Aucune illusion à se faire, je vais pas tarder à vomir ;
Pour l’anecdote : notre repas de midi se composait d’une salade variée comprenant beaucoup de tomates séchées, et des petits pois mélangés à des pois cassés. Chris m’a alors demandé si ces assortiments n’allaient pas provoquer quelques régurgitations : mais ce menu était bien réfléchi, j’ai moins de peine à vomir des petits pois qu’un confit de canard.
Chris puis Henri se relaient à la barre, et les conditions deviennent vraiment dures. Le bateau ne monte ni ne descend les vagues : il se retrouve au sommet de l’une d’elle et saute dans le creux de celle qui arrive dans un bruit assourdissant. A ce moment j’espère que l’architecte naval de ce bateau n’a pas sêché les cours sur la résistance des matériaux dans son cursus.
Alors que l’on est assis en barrant, on recevra chacun une ou deux vagues plus grosses que les autres qui nous enverra dans les filières arrières (les barrières).
Quand je reprends la barre à 0HOO, je mets mon ciré cette fois et petit à petit les conditions diminuent.Ouf. Avec Henri on a entamé un concours de galettes !!! On est ex æquo pour l’instant.
Puis c’est mon autre quart de 6h à 8h (entre temps on dort comme on peut sur les banquettes avec des toiles tendues sur les côtés qui nous empêchent de rouler. Une des toiles se déchire…)
Et première rencontre avec un groupe de dauphins communs venus nous souhaiter une bonne journée ainsi qu’un bon voyage.
Les deux journées qui suivent se passent tranquillement, il nous faut parfois mettre le moteur par manque de vent ( en tout 18 h). De temps en temps des dauphins viennent surfer la vague d’étrave. Un autre jour c’est un cétacé que l’on apercevra, mais vous dire lequel ? c’est assez….compliqué.
Enfin jeudi 31 octobre :
Au soir, après avoir évité les cargos la nuit, fait deux repas en tout, mangés pas mal de kit kat et de mars les lumières de Cedeira sont en vues. Mais il n’ y a plus de vent. Et on est trop juste en essence pour tenter une approche. On continue sur La Corogne sachant que la perturbation est prévue pour demain midi.
Vendredi 1er novembre :
Mon quart de 6h à 8h se finit, et le vent a forci. Chris et Henri prennent le relais.Ils ont changé le gênnois pour la trinquette (c’est la voile d’avant en modèle réduit). Ils tirent des bords pour remonter la rade de La Corogne. Mais les vagues sont trop grosses, on risquerait de se faire projeter sur les falaises.
Alors on applique le conseil que tout les marins rencontrés nous ont donnés (M. Bernier, Laurent de NorthSails), mieux vaut aller au large, on a de l’eau à courir.
Après 6h de lutte, direction plein ouest, Chris va à l’avant changer la trinquette pour le tourmentin (voile d’avant qui ressemble plus à un string qu’à une voile),Il se prend deux vagues monumentales en pleine courge : dommage que je ne puisse tenir la barre et l’apppareil photo. On a pris 3 ris sur la grand voile : il ne reste que 20 à 30 % de sa surface normale. On fait quand même des pointes de vitesse à 9 noeuds : notre premier record. Le vent est entre 35 et 40 Nds.
Moi je suis dans la cabine pendant tout ce temps là. Vers 14h je relaie Christophe à la barre et Henri reste sur le pont pour tenir l’écoute de grand voile. Le bateau file sur les creux de 5m en moyenne très rapprochés. Le vent est entre 45 et 50 Nds.
Je me dis qu’en partant dans la direction par laquelle la perturbation arrive, on pourra peut être la traverser…belle utopie.
Soudain un groupe de dauphins vient s’amuser avec nous. Cela a pour effet de me tranquilliser.
Alors là Christophe sort une carte de sa manche, mise à la cape : le bateau est immobilisé presque face au vent, l’écoute de grand voile relâchée, la barre poussée au max. On est juste exposé aux déferlantes. Cela nous permet de tous se mettre au chaud 10 minutes. Puis on décide de rebrousser chemin ( il doit être entre 16 et 17h). Je reprends la barre. Et au fur et à mesure que l’on se rapproche de la terre, les conditions se calment.
Oui Gascogne ça bastonne !!!
Au soir on voit les lumières d’un port mais décision est prise de continuer pour pouvoir passer le Cap Finistère demain, car après les vents sont contraires. A ce moment j’ai une grosse déception, je serais bien aller au resto ce soir.
On continue de naviguer jusqu’à Dimanche, jour de l’arrivée à Vigo par une belle journée.
On en profitera pour étendre toutes nous affaires après ces 6 jours de traversées.
Belle entrée en matière pour des novices.
En résumé Gascogne, un golfe en 6 trous :
- les conditions de météo peuvent être très dures.
- les océans ne sont pas vides, cargos, dauphins, cétacées, poissons volants, et voiliers se croisent.
- le sommeil peut manquer, en 6 jours de traversée.
- la faim ne se fait pas sentir si l’on a des kit kats.
- mieux vaut être bien équipé, merci Papy pour ton ciré garni de moumoute, il est chaud et étanche
- En avion ça va plus vite.
Et merci à Henri pour son texte à suspense :
Ne me parler plus de Gascogne …
…et puis l’aube s’est levée sur Vigo.
Départ lundi 28 au soir avec un vent encore fort et une mer formée suite à la dépression tempétueuse qui vient de passer. Le cocktail gagnant pour être malade.
L’appareillage se confirme dans la journée du lundi 28. C’est quand même osé car le vent fort à soufflé dans la nuit et ne doit tomber que dans la soirée. Il y a des dégâts en nord Bretagne, rien de significatif à Concarneau. Il faut compter 3j pour la partie risquée de Gascogne jusqu’au Cap Finistère (pointe espagnole) et une perturbation est annoncée pour vendredi, il faut donc mieux partir avec du vent un peu fort. Dernière lessive, dernière douche, dernières courses pour une grosse semaine de mer vu qu’on vise Lisbonne voire même Madère. Une escadre de 4 bateaux de l’asso des Glénans part également ce qui conforte notre choix. Ils nous laisseront ouvrir le bal. Sortie de port avec le soleil couchant dans le temps calme de la baie de Concarneau. Un peu d’émotion au départ mais difficile de réaliser que Christophe met les voiles pour un tour du monde et moi pour le Brésil !
La première heure est presque trop calme dans la baie, ça ne va pas durer, bien avant les îles des Glénans le vent se lève et sera vite plus fort qu’attendu. Un peu de stress pour vite réduire la voilure (prendre des ris dans le jargon) avec un petit souci sur la voile d’avant vite résolu. Ca gite fort, ça tape mais le bateau tient bon le cap et reste facile à barrer. Alors bien sur, un premier jour dans ces conditions, mer formée + vent = cocktail parfait pour le mal de mer malgré les médocs. Nous sommes malades avec Rodrigue mais tout en restant actifs. Il faut juste un seau à portée de main ou tournée la tête vers le bastingage 5 minutes de temps en temps !
Les quarts s’organisent, chacun barre 2h à tour de rôle et cela 24h sur 24. Le reste du temps il faut se reposer et manger, et pour Christophe en plus participer à chaque manœuvre et faire un peu de nav’ (carte).
Le mardi nous avançons bien, le vent d’ouest modérée est bien là, première impression de grand large, ni bateau ni terre en vue, grandes vagues formées de houle longue et de vagues plus courtes en perpétuelles changement, mer d’un bleu profond. Bien habillé, seul sur le pont, l’océan pour soi, un beau sillage derrière la bateau, presque le cap idéal et bientôt 4000m d’eau sous les fesses, de belles sensations.
Mercredi le vent mollit, on mettra un peu de moteur pour garder le rythme, les fichiers météos étaient un peu optimistes. Pour ces fichiers météo nous pouvons les actualiser en recevant les fichiers via le téléphone satellite.
Après avoir avalé quelques encas la veille, premier plat de pâtes, ça fait du bien !
Le vent toujours annoncé faible le lendemain. On aurait profiter du mardi pour mettre un peu plus cap à l’ouest en serrant un peu plus le vent. Ce qui fait qu’on mettra davantage le moteur jeudi mais on se rend vite compte qu’on consomme un peu plus que prévu si on veut une vitesse correcte, on va essayer de gagner un port sur la cote nord espagnole, Cedeira puis la Corogne. La Corogne nous rapproche davantage de l’objectif et on compte bien y arrivé avant la perturbation de vendredi après-midi, annoncée courte mais soutenue.
On approche à une vingtaine de milles (1 mille = 1,85km) de la Corogne, le vent dans le nez arrive dès la nuit, avancer au près demande beaucoup d’effort. Christophe est sur le pont à 2h du mat, je le rejoindrai à 4h et on y restera jusqu’à ce qu’on se décide à abandonner la Corogne, trop loin et trop dangereux de s’en approcher par ce temps qui forcit, le calme espéré en approchant de la baie n’est pas là. C’est la seule journée où nous verrons quelques bateaux, entrant et sortant de la Corogne. Certains pêcheurs ont du avoir pitié de nous dans ce temps avec nos 3 ris dans la GV plus 1 dans la trinquette alors que le vent n’était pas encore à son maximum. On se fait bien tremper mais le bateau tient bien la mer.
Après il ne reste qu’une chose à faire, affronter le coup de vent, solution beaucoup moins risquée que de s’entêter près des côtes. Rodrigue reprend la barre je reste pour choquer la GV (sorte de soupape quand le bateau se couche un peu trop). Christophe va souffler un peu, on part vers l’ouest, vent léger travers, ça calme un peu les vagues qui nous tapent moins mais le vent monte et finira par se stabiliser dans les 45nds. Christophe ira installer le tourmentin (la plus petite voile d’avant qui porte bien son nom). On réfléchit à plusieurs options, se mettre à la cape (à l’arrêt) ou juste le tourmentin sans grande voile, sans trop savoir ce que ça donnerait. Je rentre me mettre à l’abri. On finira par se mettre à la cape, les choses se calment instantanément, Christophe et Rod viennent se poser un peu à l’intérieur. Mais déjà à cause de la dérive ça ne pourra par durer indéfiniment et puis les vagues commencent à taper un peu plus le bateau, on ne va pas attendre que des vagues commencent à balayer le pont. On tient compte de l’avertissement et on remet les voiles en alternant travers, arrière, un peu de près. Ca gite fort, on entend le bateau travailler, les haubans et le mat tirer fort, la structure subir à chaque fois que le bateau fait un plat derrière une vague un peu cassante. Heureusement que la dépression était courte comme annoncée, d’une part pour la fatigue et surtout les vagues n’ont pas eu le temps de trop se formées.
Ca finira par se calmer avec la nuit, je reprends mon quart, encore sous tourmentin par précaution et après 24h de baston crescendo la nuit se finit calmement alors qu’on commence à piquer au sud en contournant la point de la Galice. Le Cap Finistère ne sera franchit que la nuit suivante. Toute la côte de la Galice est abrupte (ça me rappelle le récit de notre cyclo tourdumondiste Mikael qui avait du faire chauffer les cuisses en suivant cette côte !), sauvage, peu de village entre la Corogne et Vigo. Certains au fond d’une petite baie, d’autres perché au dessus des flots et de l’océan souvent déchainé sur ce cap, et des éoliennes par centaines, de toute taille. Tout le monde décompresse ce samedi, on peu se reposer, manger, admirer le paysage malgré un temps assez gris. De nombreux phares parsèment la côte.
Tout le monde à besoin de repos, tout est humide, on pue, il y a quelques réparations à faire sur le bateau, on se décide donc pour le premier grand port, Vigo, dans une rade réputée.
Le vent ira faiblissant, il faut garder le cap vent arrière, pas le plus simple, mais la jolie trace presque directe depuis 24h fait plaisir à voir. Première nuit où tout le monde d’un sommeil profond entre les quarts. Levé 6h30pour mon quart de 7h, on va éviter de se rendormir et ça permettra à Christophe de faire un peu de carto et autres.
Et là c’est magique, on se dirige toujours au cap où plus facilement avec des points de repère à terre dans cette nuit sans lune. On devine tout juste la cote escarpée. Puis l’aube fait son apparition, dévoilant tout doucement les différents plans du paysage dans cette pale lumière. Le bateau glisse tranquillement, il n’y a qu’à admirer, la barre dans une main, une bonne tartine de nutella dans l’autre, je savoure !
Drôle d’impression que ce beau paysage d’aube naissante, de découvrir une côte sauvage, seul sur l’eau, en sachant qu’on arrive dans un nouveau pays, que Gascogne et ses péripéties sont derrière nous, que le départ remonte à presque 6j, eh oui c’est bien de nous dont il s’agit.
Ces 6j c’est une sorte d’espace-temps à part, sans vrai jour ni vraie nuit, sans routine encore installée à bord, sans vraiment dormir ni déconnecter : se reposer, barrer, manger, éponger, remettre sa tenue de quart, …
Vigo se trouve au fond d’une profonde rade d’une quinzaine de milles, dont l’entrée est protégée par les iles Cies, deux grandes iles à la Robinson, séparées par une langue de mer, abrupte et avec un pic côté large, forêt et plage de sable blanc sous le vent, un petit paradis réputé. Nous remontons ensuite toute cette rade, véritable lac intérieur par temps calme, de belles et hautes collines, des pinèdes, un habitat assez dispersé, on pourrait se croire au bord d’un grand lac alpin.
Quelques cargos sont au mouillage en attente, le 1er dimanche du mois c’est régate devant Vigo, les optimistes sont par dizaines. La ville en pente se dévoile au fur et à mesure, moche, plein d’immeuble moyen, aucune harmonie mais la nature se retrouve dès les portes de la ville, le cadre reste fantastique. Nous trouvons plein de place dans la Marina du Real Club Nautico, à 2 pas du centre ville, derrière l’ancienne gare maritime transatlantique, au pied du centre commercial flambant neuf où les locaux déambulent et prennent un verre en terrasse par ce dimanche de beau temps chaud.
A peine accosté on étale toutes les affaires puis direction la douche tant méritée. On finira l’après-midi en montant au point culminant de la ville dans un parc à environ 150m d’altitude, ça fait mal aux jambes !! c’est qu’elles ont rouillées ! Vue splendide, on finira la soirée pas trop tard dans un petit resto, un vrai repas, un bonne cote de veau, des vraies frites, miam.
De belles statues dans Vigo, faisant ressortir de manières impressionnantes les muscles en travail, que ce soit d’hommes ou chevaux, si quelqu’un peut nous en dire un peu plus ?!
Parmi les animaux croisés, premières orphies (poisson volant), dauphin commun et plus gros, à plusieurs reprises quelques choses de la familles de orques / rorqual de 5m environ, beaucoup d’albatros se jouant des vagues au ras de l’eau ou planant à hauteur de mat, venant voir qui sont ces intrus, et également loin des côtes un petit oiseau à peine plus gros qu’une mésange, vert dessus, clair dessous, qui est venu se poser à 1m de moi sur la filière du bateau.
Tout le monde à bien tenu le coup, dans le calme, bravo Christophe pour avoir géré les moments un peu chaud, l’expérience s’est engrangée en accéléré.
On apprendra une fois à Vigo que l’étape de la Mini-transat parti le mardi matin a été annulée et rapatriée sur la cote nord espagnole, que les Glénans sont arrivés à temps à La Corogne (meilleure option météo ?, bateau plus rapide et plus gros moteur) puisque l’on a vu l’un d’entre eux qui vient d’arriver à Vigo après avoir cassé sa baume suite à un empannage sauvage.
Bricolage à l’intérieur le lendemain, pluie et vent, ça tape sur le système, il nous faut déjà repartir le mardi matin avec toujours un bateau très humide, direction le Portugal pour une petite étape jusque Povoa de Varzim où nous sommes arrivé mercredi 6 à 5h30.
Départ vendredi pour Madère dans un flux de nord annoncé.
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